
Le 10 octobre 2024, la ville de Goma a été le théâtre d’une cérémonie poignante alors que 11 corps des victimes du naufrage du bateau Merdi, survenu le 3 octobre, ont été inhumés au cimetière de Makao. Cet événement tragique a soulevé des questions cruciales sur la sécurité des transports lacustres en République Démocratique du Congo.
Le matin, les corps ont été exposés devant le stade de l’unité, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour rendre les derniers hommages aux victimes.
L’honorable Vital Banywesize Muhini Mukuza, à la tête d’une délégation des députés nationaux, a exprimé sa profonde compassion envers toutes les familles touchées par ce naufrage, qui a coûté la vie à plus de 625 personnes. Son message a été un appel à l’action pour garantir la sécurité des voies de transport.
L’honorable Banywesize Muhini Vital a annoncé son intention de mener un plaidoyer en faveur de la réouverture de la route Goma-Minova, permettant ainsi à la population d’opter pour des alternatives routières moins risquées. « La sécurité de nos concitoyens doit être notre priorité », a-t-il insisté.
Parmi les endeuillés, Daniel Kalimbiro Musafiri a été particulièrement touché. Il a perdu dix membres de sa famille, y compris son chauffeur. Plein d’émotion, il a plaidé pour l’ouverture de la route Goma-Minova afin de prévenir des futurs naufrages. « Nous voulons que cette mobilisation des autorités soit aussi forte pour la prévention que pour la gestion des conséquences », a-t-il déclaré.
Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi Sadiki, a également pris la parole lors des cérémonies. Il a promis des sanctions sévères contre tous les responsables du naufrage, affirmant que des mesures doivent être prises pour éviter que des telles tragédies ne se reproduisent. « La vie de nos citoyens est précieuse », a-t-il martelé.
En réponse à la crise, le gouverneur a annoncé la construction imminente de la route Goma-Kavumu, un projet qui vise à améliorer l’infrastructure routière de la région. Cette initiative est perçue comme une solution à long terme pour réduire la dépendance vis-à-vis des transports lacustres.
Dans un geste symbolique de solidarité, Purusi a promis 5000 gilets de sauvetage aux opérateurs de bateaux reliant Goma à Bukavu et à Kalehe. « Aucun bateau ne quittera le port sans que les passagers ne porte les bouées de sauvetage », a-t-il insisté, renforçant ainsi les mesures de sécurité.
Les familles des victimes espèrent que ces promesses se traduiront par des actions concrètes. « Nous voulons voir des changements réels, pas seulement des mots », a souligné une proche d’une des victimes, rappelant la douleur persistante que ces pertes ont causée.
La tragédie du bateau Merdi a mis en lumière l’urgente nécessité d’améliorer la sécurité des transports en RDC. Les appels à la prévention doivent être entendus afin de protéger la vie de milliers de Congolais qui utilisent quotidiennement ces voies.
La cérémonie d’enterrement n’était pas seulement un adieu aux victimes, mais aussi un cri de ralliement pour un avenir plus sûr. Les autorités doivent désormais faire face à leurs responsabilités pour que des telles pertes humaines ne se reproduisent plus.
Claude Baguma, reporter occasionnel