La situation des nouvelles recrues des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) suscite des vives inquiétudes. A la 34ème région militaire, ces jeunes, qui ont répondu à l’appel du Président, se retrouvent dans des conditions déplorables.

Plus de mille recrues, filles et garçons, vivent actuellement dans des conditions inhumaines. La députée provinciale Nafisa Ramazani, élue du territoire de Walikale, a été l’une des premières à dénoncer cette réalité. Selon elle, ces jeunes se sont engagés volontairement pour défendre leur patrie mais ils restent confrontés à un quotidien désolant.

« Les recrues vivent dans des logements indignes, sans accès à des toilettes ni à de l’eau potable. Exposées aux intempéries. Elles doivent faire face à des pluies incessantes qui aggravent encore leur situation. Les recrues féminines sont victimes d’abus inacceptables et souvent pour la nourriture », déplore l’honorable Nafisa Ramazani qui souligne que les témoignages sont poignants.

« Outre ces conditions de vie déplorables, les recrues subissent des pratiques inhumaines, comme le don de sang forcé tous les trois mois, tout en n’ayant droit qu’à un seul repas par jour. Cette situation précaire met gravement en danger leur santé et leur moral », ajoute-t-elle.

Face à ce tableau désolant, certains jeunes, rejetés par l’armée, sont désormais recrutés clandestinement par des groupes armés. Ce phénomène soulève une préoccupation majeure, car ces nouveaux engagés constituent une menace directe à la sécurité nationale, dans un contexte déjà tendu.

Malgré la situation, le nombre risque de s’accroitre…

Paradoxalement, des campagnes de recrutement se poursuivent, avec des calicots et des messages radiophoniques appelant les jeunes à rejoindre les rangs des FARDC. Nafisa Ramazani s’interroge : « Comment un pays peut-il espérer former une armée forte en exposant ses jeunes à de telles souffrances ? »

« Les questions s’accumulent et des enquêtes sont nécessaires pour mettre fin à ces pratiques inhumaines. En période d’agression par le Rwanda, au travers du mouvement M23, le pays a besoin d’une armée solide et motivée, mais cela semble compromis par ces conditions de vie inacceptables », indique l’élue provinciale de Walikale.

L’heure est à l’action pour offrir à ces jeunes la dignité et les conditions qu’ils méritent en tant que futurs défenseurs de la nation.

Claude Baguma, reporter occasionnel