
A l’école de la paix dit ECOPAIX en sigle, est un projet qui a vu les jours depuis 2008 à Bunia en province de l’Ituri avant de s’entendre au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Travaillant avec les enfants des écoles primaires et secondaires dans le but de les faire grandir avec la culture de la résolution pacifique des conflits et la cohabitation pacifique pour un avenir radieux, il a laissé de l’encre indélébile dans le chef des animateurs (encadreurs) ayant travaillé dans des zones à conflit permanents et des guerres à répétition.
« Psychologiquement le projet m’a beaucoup aidé à m’intégrer dans la société de Kitshanga car je venais fraichement de Walikale dans une zone à guerre », fait savoir Tabu Wamba Faustin, Animateur Ecopaix Kitshanga qui dit être de la communauté Kobo qui a été vite accepté par d’autres communautés de Kitshanga grâce à ce projet. « Socialement, j’ai intégré beaucoup des ristournes ce qui m’a aidé aussi dans la finance jusqu’à payer les études de mon petit-frère » se réjouit-il.
Pour Machozi Kishiki, animateur dans le même axe, le peu de moyens qu’il recevait du projet ECOPAIX, il a économisé jusqu’à créer une école privée comme il œuvre dans le monde scolaire. « Pendant que nous fouillons la dernière guerre de Kitshanga entre le M23 et les groupes armés, je suis tombé entre les mains de ces derniers vers le pont Mweso. Voulant me faire du mal, un ancien élève bénéficiaire du projet ECOPAIX et qui fait actuellement parti d’un groupe m’a reconnu et a dit aux autres que je suis celui qui leur faisait des animations sur la cohabitation pacifique et qu’ils ont intérêt à me lâcher. Ce qui m’a sauvé la vie » dit l’animateur Machozi communément appelé Kiboss.
« C’est grâce au projet à l’école de la paix que j’ai eu mon diplôme de graduat » indique Utamuliza Confiance qui se réjouit de voir ses connaissances s’accroitre. « J’ai la fierté de voir les enfants m’appeler madame la paix. De fois j’avais difficile d’être intégrée dans la société surtout que je suis Tutsi une communauté qui est considérée comme promotrice de la guerre dans le milieu mais comme j’animais sans discrimination des tribus, les membres d’autres communautés m’ont accepté » se frotte les mains cette animatrice de Kitshanga
Dans son quartier à Kiwanja dans le Rutshuru, Jean de Dieu Paluku a créé une structure dénommée Silwamuuma (Ndlr : les problèmes ne sont pas destinés à une personne) pour pousser les autres à aller à la rescousse de ceux qui sont en difficulté. « Je suis actuellement responsable du social dans mon église ceci par toutes les expériences tirées des animations ECOPAIX » dit cet animateur qui se dit avoir été fier de recevoir l’ancienne animatrice Viviane de Bukavu un jour à Rutshuru car cette dernière voulait juste connaître ce milieu. « Les rencontres avec des amis d’autres provinces me resteront gravées dans la mémoire » conclut-il.
« A l’école de la paix nous a transformés en apprenants permanents car chaque fois il fallait intérioriser les idées à retenir et tout ce qu’il faut développer avec les enfants » dit Hyacinthe Byunvuhore, animateur de Rutshuru.
L’heure est à la consolidation des acquis de ce grand monument dans la recherche de la paix à l’Est de la RDC. « Toutes les organisations qui veulent profiter de l’expérience de ECOPAIX et ceux qui veulent travailler avec pour contribuer à la restauration de la culture de paix dans les communautés à travers, les animations des thèmes de paix, l’organisation des Journées Portes Ouvertes, les expositions dans le Districts de l’Ituri, la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, l’organisation des spots et émissions radio sur les valeurs universelles sont les bienvenus », a laissé entendre Jean Claude UCOUN, son Coordonnateur.
Il faut signaler qu’ils sont une trentaine d’animateurs et animatrices, pour ne parler que du Nord-Kivu (Goma, Rutshuru et Masisi), qui sont passés par à l’école de la paix (ECOPAIX) qui n’est plus qu’un simple projet mais une « Asbl » à part entière aussi.
St Janvier Zihalirwa