La Journée nationale de la liberté de la presse e RDC a été célébrée ce lundi 22 juillet 2024. A Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu, l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC, a mis en lumière une réalité souvent négligée : « le coût psychologique auquel font face les journalistes travaillant en zones de conflit », dans cette province où, des journalistes portent non seulement le fardeau de l’information, mais aussi celui d’un stress émotionnel intense lié à la guerre depuis 1994.

La réalité du travail des journalistes en zones de guerre va bien au-delà des mots. Les professionnels des médias sont exposés à des événements traumatisants qui affectent durablement leur santé mentale chaque jour. C’est de cette manière que l’union nationale de la presse du Congo section du Nord-Kivu a pris la décision de commémorer cette journée sous cet angle choisi.

Ces journalistes sont les témoins directs d’une violence persistante, qui affecte profondément leur psychologie. Pendant que des nombreux journalistes continuent de risquer leur vie pour relater les événements tragiques, ils se heurtent également à un risque accru des troubles mentaux, malheureusement sous-estimés.

Convié à cette activité, Henri Kabeya, psychologue, souligne que les journalistes travaillant en zones de guerre sont confrontés à des situations psychologiquement périlleuses et nécessitent un soutien renforcé en matière de santé mentale. Selon lui, l’exposition répétée à des événements traumatiques, tels que la violence et la mort, engendre des troubles comme le stress post-traumatique.

Pour lui les causes sont entre autre le fait d’être exposé aux événements dramatiques, à la mort des gens, aux tueries et aux événements traumatiques qui ont un impact sérieux sur tout le monde causant des réactions normales aux événements anormaux.

« La situation des journalistes dans les zones de guerre comme partout ailleurs est une situation préoccupante. Ils ont besoin d’un soutien, d’un encadrement, d’une sensibilisation et d’une formation liés aux soins psychologiques de santé mentale. J’ai donné les pistes qui commencent par la prévention, les soins, et pour gérer ces situations, la prévention commence par l’information », a-t-il dit.

« J’ai aussi insisté sur des syndromes post-traumatiques médiatiques et l’impact d’être seulement témoin des évènements horribles. Le journaliste dans ces zones a beaucoup des défis devant lui, il faut qu’il développe le mécanisme de gestion des stress car il est exposé au traumatisme à cause de la guerre », a ajouté le psychologue Henry Kabeya.

Rosalie Zawadi, présidente de l’UNPC/Nord-Kivu, estime que négliger la santé mentale des journalistes peut sérieusement compromettre leur performance professionnelle et leur capacité à faire face aux pressions de leur environnement de travail.

Elle appelle à la mise en place des initiatives favorisant le bien-être psychologique des journalistes, en leur fournissant des espaces de soutien et des outils pratiques pour gérer le stress induit par les conflits et les violences auxquelles ils sont confrontés.

Gloire Balolage