La coordination provinciale de la société civile force vive du Nord-Kivu se dit préoccupée par la persistance des mouvements de grève dans le système éducatif congolais et regrette que des revendications pourtant fondées et légitimes des enseignants reviennent à chaque début de l’année scolaire pendant plus de 20 ans sans solutions idoines venant du gouvernement congolais.

Dans son communiqué de presse rendu public ce mardi 15 octobre 2024, cette structure citoyenne de la province du Nord-Kivu peine à comprendre comment les réunions entre le gouvernement et les syndicalistes du secteur éducatif sont organisées chaque année en vue de statuer sur les revendications purement salariales des enseignants mais, les tensions persistent et l’écolier congolais en général et celui du Nord-Kivu en particulier paye un lourd tribut.

Le président de la société civile tente préciser que depuis la rentrée scolaire prévue en date du 2 septembre 2024 jusqu’à ce jour, les écoles du secteur public de la province n’ouvrent pas à l’exception de celles qui sont dans la zone sous contrôle du M23-RDF-AFC. « Comme évoqué ci-haut, les grèves initiées à chaque rentrée de classe pendant plus de 20 ans ont conduit à une baisse sensible de la qualité de l’enseignement en préjudiciant le droit des enfants à une éducation de qualité. Devant ces évidences interpellatrices et humiliant le secteur éducatif congolais, l’on assiste à des scènes des dissensions entre les animateurs des syndicats et leurs syndiqués mais aussi l’habitude de récidivistes gouvernementale du non-respect de ses engagements à l’égard des enseignants pourtant de bonne foi et l’indifférence totale des associations des parents », indique la société civile du Nord-Kivu dans son communiqué.

Ainsi prenant à cœur la vulnérabilité de l’enfant congolais en général et celui du Nord-Kivu en particulier et mesurant les aléas du contexte de guerre dans lequel il évolue et devant ce qu’elle considère d’irresponsabilité notoire de l’état, la coordination provinciale de la société civile force vives recommande ce qui suit : « A la ministre de l’EPST de concert avec ses homologues du budget et celui des finances de procéder urgemment au réajustement du budget alloué à l’éducation en privilégiant l’augmentation du salaire de l’enseignant de l’école primaire en étendant le même exercice au budget de l’année 2025, finaliser dans un bref délai et bancariser les dossiers des enseignants nouvelles unités et non payés pour plus d’équité et d’égalité des droits des enseignants. Aux honorables présidents de l’assemblée nationale et du sénat de se saisir de l’opportunité de la session budgétaire en cours  pour réduire à 50% les lignes allouées  au train de vie des institutions de la République et procéder à la majoration des salaires des enseignants des écoles primaires et autres catégories d’agents de l’état marginalisés. Aux enseignants grévistes de rentrer urgemment en classe et s’occuper des écoliers en se laissant animer par le sursaut patriotique à l’instar des militaires des FARDC malgré les conditions salariales précaires, ils privilégient l’intérêt supérieur de la nation, de rester rassurer de l’accompagnement et le soutien de la société civile du Nord-Kivu dans la recherche de la dignité de l’enseignant congolais à travers la majoration sensible de son salaire et autres avantages liés à son métier. Et enfin aux parents d’écoliers de se préparer pour envoyer les enfants dans leurs écoles respectives car leurs places ne sont dans les rues à la cité mais à l’école », a conclu le président de la société civile Nord-Kivu.

Nanou kazaku