
Dans un contexte politique déjà tendu, le discours du président de la République Démocratique du Congo à Kisangani sur un éventuel changement de la constitution a suscité de vives réactions. Le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) Nord-Kivu, par la voix de son président fédéral Bruno Mwitowere Ajabu, n’a pas tardé à réagir, qualifiant cette initiative d’une « moquerie à l’égard du peuple congolais ».
Les déclarations du chef de l’État ont été interprétées comme un signal de division au sein de la population et des acteurs politiques. Selon Mwitowere Bruno, un tel projet ne fait qu’exacerber les tensions existantes, en ignorant les préoccupations réelles des Congolais.
Bruno Mwitowere a également dénoncé la légitimité de la démarche, s’interrogeant sur le serment présidentiel. « Comment peut-il affirmer que la constitution à laquelle il a prêté serment deux fois est désormais étrangère ? », se questionne-t-il soulignant une rupture de confiance entre le président et le peuple.
Le LGD Nord-Kivu va plus loin en affirmant que s’attaquer à la constitution, c’est « dépasser les bornes ».
« Le président doit être conscient qu’il marche sur les cadavres de tous les Congolais en proposant de modifier un texte fondamental sans prendre en compte le vécu des citoyens », affirme Bruno Mwitowere.
La critique ne s’arrête pas là. Le fédéral du LGD plaide pour un changement d’attitude du président lui-même, plutôt qu’une révision constitutionnelle. « La priorité devrait être de traiter les problèmes urgents auxquels le pays est confronté, notamment la sécurité et les conditions de vie des Congolais », pense-t-il.
Comme une partie du territoire national est encore sous le contrôle de groupes armés, cet acteur politique estime que le président devrait concentrer ses efforts sur la récupération de ces zones avant d’envisager des changements constitutionnels.
« Le président, en proposant des réformes constitutionnelles, semble ignorer les urgences sociales qui affectent quotidiennement les Congolais. La montée du coût de la vie est l’une des préoccupations majeures qui devraient mobiliser son attention », selon Ajabu Mwitowere Bruno.
« Ce débat sur la constitution remet en question la direction politique du pays. Les voix s’élèvent pour demander une gouvernance axée sur les besoins réels de la population, plutôt que sur des projets qui pourraient agacer les clivages », indique un politologue.
Claude Baguma, reporter occasionnel