Un vent d’espoir souffle sur la région des Grands Lacs. Ce vendredi 25 avril, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi un cap diplomatique majeur en signant, à Washington, une déclaration de principes destinée à ouvrir la voie à un accord de paix durable entre les deux pays.

Ce document ambitieux intervient dans un contexte de fortes tensions, notamment dans l’Est de la RDC, théâtre de violences persistantes et d’accusations mutuelles.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, symbole fort de l’implication directe de Washington dans ce processus. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, ont apposé leur signature sur une déclaration articulée autour de six engagements fondamentaux : « la reconnaissance mutuelle de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, la prise en compte des préoccupations sécuritaires, la promotion de l’intégration économique régionale, le retour des personnes déplacées, le soutien à la MONUSCO et enfin, l’élaboration d’un véritable accord de paix ».

« L’urgence de cette initiative n’est pas théorique. Elle relève de l’humain », a insisté la ministre congolaise. Elle a souligné la nécessité de « traiter les causes profondes » de la crise, afin de parvenir à une paix durable. Pour elle, la stabilité passe aussi par une nouvelle approche économique. « Nous discutons de la manière de créer les chaînes de valeur économiques, car l’économie fait partie de la solution », a-t-elle déclaré.

La déclaration s’inscrit dans une stratégie régionale plus large, encouragée par la diplomatie américaine.

Depuis son arrivée au Département d’État, Marco Rubio s’est entretenu avec plusieurs dirigeants de la région, dont les présidents Félix Tshisekedi (RDC), Paul Kagame (Rwanda), João Lourenço (Angola) et William Ruto (Kenya). Un signe que les États-Unis souhaitent s’ériger en médiateur actif dans la résolution de cette crise régionale.

« Ce sont des engagements sérieux de part et d’autre. Nous voulons favoriser des résultats gagnant-gagnant pour tous», a affirmé Rubio.

La déclaration signée ce vendredi ne met pas encore un terme aux tensions, mais elle jette les bases d’un processus diplomatique structuré. Une cérémonie officielle s’est tenue à 14h à Washington (18h UTC), suivie de réunions séparées entre les ministres et le secrétaire d’État adjoint, Christopher Landau.

La route vers la paix reste longue, mais ce geste marque une étape symbolique et stratégique, saluée par les observateurs comme une avancée notable dans une région en quête de stabilité depuis des décennies.

Gloire Balolage