Au cours d’une déclaration faite devant la presse à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la jeunesse du parti politique Ensemble pour la République, dirigé par l’opposant Moïse Katumbi, en collaboration avec la jeunesse du parti Leadership, Gouvernance et Développement (LGD), a exprimé son indignation face à l’acharnement dont fait l’objet Moïse Katumbi dans le cadre de l’affaire de réhabilitation de la piste d’atterrissage de Mulonde, dans le territoire de Pweto en province du Haut-Katanga.

Cette initiative, lancée par Katumbi sur fonds propres, a été présentée comme une atteinte à la justice par le gouvernement en place, ce qui a suscité des vives réactions au sein de l’opposition.

Espoir Ngalukiye, président de la Ligue des jeunes de Ensemble Nord-Kivu 1, a dénoncé avec force ce qu’il qualifie d’acharnement dont fait l’objet Moïse Katumbi. Il a également appelé à la vigilance et à la solidarité de la jeunesse et de la population pour contrer toute tentative d’instrumentalisation de la justice destinée à museler l’opposition, soulignant l’importance de défendre les œuvres sociales initiées par Katumbi au profit de la communauté.

Dans cette même optique, il a insisté sur la nécessité de soutenir toutes les démarches visant à promouvoir la paix et l’unité nationale, tout en avertissant que la jeunesse doit se préparer à s’opposer aux attaques contre leur leader. Il a poursuivi en précisant que la détermination de réhabilitation de la piste de Mulonde, réalisée dans un souci de développement et d’aide à la communauté, ne devrait pas être sujette à des poursuites infondées.

« L’acharnement contre Moïse Katumbi est une fuite en avant du régime défaillant, nous condamnons la tentative d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques des œuvres sociales du président Moïse Katumbi. Quoi qu’il en soit nous ne pouvons pas accepter qu’une action d’un citoyen dont la celle motivation est de pallier la défaillance de l’état pour soulager la population, face à cette situation soit considérée comme une atteinte », dit-il.

Et de poursuivre : « Soutenons toute initiative visant à renforcer la paix, la cohésion et l’unité nationale. Demandons à la jeunesse et a toute la population de se tenir prête afin de s’opposer au cas où notre président sera toucher. Ils sont incapables de résoudre le problème du pays mais ils sont prêts à montrer leurs biceps à l’opposition républicaine. Nous, jeunes de Ensemble pour la république et LGD, appelons à l’arrêt de toute tentative tendant à faire taire et faire régresser l’état de droit à travers le musèlement systématique de l’opposition ».

Cette déclaration de la jeunesse de l’opposition intervient dans un climat de tensions politiques où les frustrations s’accumulent face à une gouvernance jugée défaillante. Les récentes actions juridiques contre des figures de l’opposition sont interprétées comme des efforts délibérés pour affaiblir la voix de ceux qui critiquent le pouvoir en place.

Moïse Katumbi, pour sa part, semble se retrouver dans une ligne de mire, étant donné qu’il séjourne actuellement aux États-Unis, suite à des menaces émanant des services de sécurité à l’égard de son initiative. La situation soulève des interrogations quant à la liberté d’action des opposants et à la protection de leurs droits fondamentaux en particulier dans un contexte démocratique.

Dans ce cadre, la correspondance du 3 octobre 2024 de l’autorité de l’aviation civile (AAC) à l’adresse de Katumbi souligne la gravité des accusations qui pèsent sur lui, évoquant spécifiquement l’article 183 de la loi sur l’aviation civile. Cet article, qui stipule des peines allant de 5 à 10 ans de servitude pénale pour toute modification ou exploitation d’un aérodrome sans autorisation, enflamme les débats et renforce le sentiment d’une riposte politique ciblée.

Gloire Balolage